Photosynthèse, phase photochimique

La phase photochimique est la première phase de la photosynthèse qui nécessite de la lumière et qui se déroule au niveau de la membrane des thylakoïdes. Elle permet la production d’ATP et de NADPH nécessaires à la seconde partie de la photosynthèse, la phase chimique indépendante de la lumière (cycle de Calvin).

Nous allons voir les différentes étapes qui ont lieu lors de cette phase photochimique ainsi que les molécules qui y interviennent. Nous terminerons par la formation du gradient d'ATP et par un schéma bilan.

La chaîne d’oxydo-réduction de la photosynthèse

Le photosystème II

Le photosystème II (PSII) est un assemblage d’un centre réactionnel et d’une antenne collectrice de lumière. Le photosystème II est localisé principalement au niveau des grana de thylakoïdes.

La photosynthèse a lieu au niveau de la membrane des thylakoïdes. Les quatre complexes protéiques impliqués dans la photosynthèse ne sont pas répartis de la même manière dans la membrane. Le photosystème II est principalement présent au niveau des grana de thylakoïdes alors que le photosystème I et l'ATP synthase sont présent plutôt au niveau de la membrane des thylakoïdes entre les grana.

Répartition des photosystèmes sur la membrane des thylakoïdes

  • Le centre réactionnel s’organise autour de différentes protéines dont le dimère D1-D2, d’une paire de chlorophylle a P680 (car son pic d’absorption est situé à 680 nm) et d’un accepteur primaire d’électron capable d’être réduit.
  • Les antennes collectrices sont composées de différents pigments photosynthétiques (chlorophylles et quelques caroténoïdes) associés à des protéines.

Un photon va exciter une molécule de chlorophylle au niveau d’une antenne collectrice et transmettre l’énergie accumulée à un autre pigment voisin jusqu’à atteindre la paire de molécules de chlorophylle P680 située dans le centre réactionnel.

L’électron excité de cette paire de chlorophylle va ensuite être transféré vers l’accepteur primaire d’électron (la phéophytine). La paire de chlorophylle a P680 à qui il manque un électron est notée P680+.

Les chlorophylles de l'antenne collectrice vont transférer l'énergie accumulée par la captation d'un photon à leurs voisines jusqu'à atteindre la paire de chlorophylles spéciales au niveau du centre réactionel du photosystème II.

Transfert d’énergie par excitation entre les pigments des antennes collectrices

Parallèlement à cela, une molécule d’eau H2O va être oxydée pour donner une molécule d’oxygène O (qui va immédiatement s’associer à une autre molécule d’oxygène pour former du dioxygène O2), 2 protons H+ et 2 électrons e-. Ce sont ces 2 e- qui vont remplacer les électrons perdus par la chlorophylle P680. Quant au reste des produits de l’oxydation de l’eau, l’O2 va être libéré dans l’atmosphère et les protons H+ vont s’accumuler dans le lumen des thylakoïdes.

Cette oxydation de l’eau se fait par l’intermédiaire de cofacteurs (des atomes de manganèse Mn) à l’aide du Complexe d’oxydation de l’eau (Oxygen Evolving Complex en anglais).

Chaine de transport d’électrons

Le flux d’électrons initié par l’excitation de la chlorophylle excitée par la lumière va transiter dans la membrane à travers plusieurs complexes protéiques qui vont subir une série d’oxydoréduction, transportant l’électron d’une protéine à une autre jusqu’au second photosystème, le photosystème I (PSI).

L’accepteur primaire d’électron du PSII, la phéophytine, va transférer son électron à la plastoquinone (Pq). La plastoquinone réduite (gain de 2 e-) va en plus capter 2 protons H+ du stroma. Elle se déplace dans la membrane du thylakoïde pour ensuite aller réduire le cytochrome b6f (Cyt b6f) et au passage lâcher les protons H+ dans le lumen. Le Cyt b6f va à son tour réduire la plastocyanine (Pc) avant de rencontrer le photosystème I.

Le schéma en Z du flux d'électron linéaire entre les deux photosystèmes illustre le trajet des électrons lors de la photosyntèse jusqu'à la formation du NADP+.

Flux d’électrons illustré par le schéma en Z

Le photosystème I

La structure du photosystème I (PS I) est très semblable à celle du photosystème II et les évènements qui s’y déroulent aussi. Un photon est capté par un pigment des antennes collectrices du PSI et l’énergie va être transférée de proche en proche jusqu’à atteindre la paire de chlorophylle a P700.

L’électron va ensuite être transféré à l’accepteur primaire d’électron. La paire de chlorophylle a P700 à qui il manque un électron est notée P700+. P700+ peut maintenant accepter l’électron qui provient de la chaine de transport d’électron issue du PS II. Le PSI va in fine réduire la ferrédoxine (Fd).

La NADP+ réductase va transférer des électrons de la ferrédoxine vers le NADP+ pour former le NADPH et un proton H+.

Bilan de la phase photochimique de la photosynthèse avec le parcours des électrons à travers la membrane des thylakoïdes du photosysème II jusqu'au photosystème I qui aboutit à la réduction du NAPD+ en NADPH.

Formation de NADP+ lors de la photosynthèse

Le gradient de proton et la production d’ATP

L’accumulation de protons générés lors de l’oxydation de l’eau par le complexe d'oxydation de l'eau (lors du flux linéaire d’électrons) et par la plastoquinone en réduisant le Cytb6f au cours du flux de transport d’électrons va créer un gradient de proton entre le lumen du thylakoïde et le stroma du chloroplaste (la concentration de H+ dans le lumen est supérieure à celle dans le stroma).

Ce gradient de protons H+ va être utilisé par un complexe enzymatique, l’ATP-synthase pour former de l’Adénosine triphosphate (ATP) à partir d’une molécule d’Adénosine diphosphate (ADP) et de phosphate inorganique (Pi). Cette réaction se nomme la photophosphorylation.

Synthèse d'ATP lors de la photosynthèse. Formation d'un gradient de proton lors de la photosynthèse qui va permettre la formation d'ATP à l'aide de l'ATP synthase.

Production d’ATP à l’aide du gradient de protons

Le flux cyclique d’électrons

Au lieu que la ferrédoxine permette à la NADP+ réductase de transférer un électron vers le NADP+, la ferrédoxine transfert son électron au cytochrome b6f et réinitialise le flux d’électron qui se redirige de nouveau vers le PSI.

Dans ce cas de flux cyclique d'électrons, il y a production d’un gradient de protons H+ (et donc production d’ATP, comme on peut le voir au chapitre suivant) mais pas production de NADPH.

Le flux cyclique d'électrons lors de la photosynthèse n'aboutit pas à la formation de NADPH mais permet la formation d'ATP.

Flux d'électrons cyclique sans production de NADPH

Schéma bilan de la phase photochimique de la photosynthèse

Voici le schéma bilan de la phase dépendante de la lumière de la photosynthèse avec un flux d'électrons linéaire et l'équation bilan de cette phase qui produit de l'ATP, du NADPH et du dioxygène O2.

Flux d'électron linéaire de la phase photochimique de la photosynthèse avec production de NADPH et d'ATP.

Bilan de la phase photochimique de la photosynthèse

Équation-bilan de la phase photochimique de la photosynthèse

 Équation-bilan de la phase photochimique de la photosynthèse